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Une deuxième chance pour des enfants de la guerre
22/01/2015 04h30
- Julie Caron et quelques-unes de ses élèves
- Photo Simon Dessureault / Agence QMI
MONTRÉAL - À peine débarqués de leur pays en guerre, des enfants réfugiés peuvent désormais apprendre en toute quiétude dans une classe spécialisée de l'école privée Alex Mannogian entièrement financée par la communauté arménienne de Montréal.
«J'ai vu des chars d'assaut de la fenêtre de ma maison qui tremblait à cause du bruit. On se bouchait les oreilles et ne pouvait pas marcher dans la rue parce que c'était trop dangereux», a confié Galine Demirgian, 13 ans, une Syrienne dont l'école a déjà aussi été touchée par les balles.
«J'ai vu beaucoup de gens se faire tuer à coups de fusil et on est parti parce qu'il y avait trop de gens qui mouraient autour de nous», a raconté le jeune syrien Daron Mouradian, 12 ans, qui vit à Montréal depuis trois mois parce que le groupe État islamique est présentement en Syrie.
L'écolier qui parle l'arménien apprend le français avec 15 élèves réfugiés d'Irak et d'Arménie dans la classe d'accueil de l'école primaire. Trois réfugiés syriens se joindront à eux cette semaine dans le cadre de l'ouverture d'une deuxième classe du genre.
«Ici c'est tranquille, on peut dormir la nuit sans craindre quoi que ce soit», a dit Aline Bedrossian, une Irakienne de 8 ans dont la famille avait été contrainte de se réfugier en Syrie pour ensuite s'établir à Montréal il y a un mois.
«J'aime beaucoup mieux l'école au Québec et je ne veux pas retourner dans la guerre. Je me suis aussi déjà fait plein de nouveaux amis», a-t-elle ajouté.
Adaptation rapide
Ces petits réfugiés sont référés par un organisme communautaire arménien.
«Ils constatent assez vite qu'ils se retrouvent soudainement dans une oasis de paix malgré le fait qu'ils ont vécu des traumatismes à cause de la guerre», a expliqué Sébastien Stasse, le directeur général de l'école Alex Manoogian. Cette classe spéciale, financée uniquement par la communauté arménienne du secteur, existe depuis quatre ans.
«On ouvre une autre classe parce qu'il y a plus de 50 familles de réfugiés syriens qui sont arrivés pendant la période des fêtes», a ajouté le directeur.
«Intégrer ce type d'enfants en classes régulières leurs faits souvent perdre jusqu'à deux années scolaires parce qu'ils ne maîtrisent pas le français assez rapidement», a-t-il poursuivi.
«L'atout majeur de notre classe est que l'on peut offrir un support avec la langue d'origine (l'arménien), estime-t-il. Ils s'intègrent donc plus vite par après.»
Comprendre
Marale Mardviossian, une Libanaise d'origine, enseigne le français aux enfants de cette classe qui viennent tout juste d'arriver. «J'ai vécu ce qu'ils ont vécu et je les comprends, a-t-elle dit. Je leur explique qu'il n'y a pas de guerre ici et qu'on est libre de s'exprimer.»
Enseigner à des enfants de la guerre est aussi un défi peu commun, constate la Québécoise Julie Caron, qui donne des cours de français, mais aussi d'anglais et de mathématique. «Le côté de travail social se double à celui d'enseignant, mais ces enfants ont été pris à temps avant que le pire arrive», a expliqué Mme Caron.
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